· 

Les boissons énergisantes vrai ou faux-ami ?


Les premières boissons énergisantes ont fait leur apparition sur le marché français en 2008. Depuis, elles n’ont cessé de prendre de plus en plus de place dans la consommation, notamment chez les jeunes.

Les fabricants justifient l’effet tonifiant de leurs produits par la présence de certains composants : taurine, caféine, sucre et des extraits de plantes (ginseng, guarana).

 

Ces arguments prônés, sont-ils fondés ou est-ce un simple coup de communication ? Y a-t-il un véritable intérêt à en consommer ou un danger potentiel se dissimule-t-il derrière leurs belles étiquettes ?

 

Ce qui est certain, c’est que ce type d’élixir suscite beaucoup des controverses, et cela, bien avant leur autorisation de mise sur le marché.

La composition.

 

En premier lieu, regardons de quoi sont composés ces boissons.

L’élément dont on parle le plus est la taurine. Une légende urbaine suggère qu’il viendrait du taureau, alors que ce n’est qu’un acide aminé déjà présent dans l’organisme (muscles, cœur, reins, système nerveux…) et qui est synthétisé par le foie. Dans notre cas, elle est produite de manière synthétique en laboratoire, elle n’est donc pas prélevée sur des animaux. Contrairement aux autres ingrédients, la taurine nest pas un stimulant à proprement parlé, mais il sert de retardateur et damplificateur.

 

 

Ensuite, vient la caféine, présente dans le café, le thé et le maté. Ce stimulant est connu depuis la nuit des temps, il semble que l’Homme l’utilise depuis la période du Paléolithique. Elle y est présente en grande quantité, l’équivalent de 2 à 3 tasses d’expressos, soit plus ou moins 200mg.

 

 

Puis le sucre, également en très grande quantité, jusqu’à 81g par canette, ce qui correspond à 12 morceaux de sucre. En comparaison une canette de soda n’est composée que de 35g, soit plus ou moins 7 morceaux. Ce qui en soit est déjà énorme.

 

 

En dernier lieu, nous avons le ginseng, reconnu pour ses propriétés tonifiantes et revitalisantes. 

 

 

 

Quant au guarana, il est un stimulant physique et intellectuel mais composé également de caféine.

Nous avons donc là un « beau » mélange de produits, tous plus stimulants les uns que les autres, mais dans des proportions bien supérieures à nos besoins.

 

Les effets.

Au regard de cette liste, on comprend que l’effet coup de fouet annoncé est bel est bien réel. Néanmoins, les études scientifiques démontrent qu’il y a une autre action, dite « perverse », et ô combien néfaste. En effet, seuls et dans des quantités adaptées, ces produits ne représentent pas vraiment de risque, mais leurs associations à de telles doses entrainent une panoplie de répercussions pour le moins indésirables.

 

Pour information, depuis 2008, une commission a été créée en FRANCE pour référencer les effets indésirables au travers du dispositif « Nutrivigilance », dirigé par l’A.N.S.E.S. Depuis c’est plus de 200 effets qui ont été révélés.

 

En voici quelques exemples : troubles du sommeil, angoisses, irritabilité, anxiété, hallucination, vertiges, épilepsie, perturbation du système gastrique, déshydratation, obésité, douleurs thoraciques, tachycardie, troubles du rythme allant jusqu’à larrêt cardiaque.

Pour être totalement honnête, ces risques ne surviennent qu’en cas de consommation excessive. Le problème, d’après les instances de santé, est que cet excès commence dès la deuxième canette.

Réactions des fabricants.

Face à ces éléments à charge pour leurs images, les fabricants jouent désormais la carte du bien-être, du naturel, du sans sucre, du bio, du qui stimule limmunité, s'engage à planter des arbres en Amazonie en partenariat avec des O.N.G. .…

Ils modifient leurs recettes, créent de nouveaux produits, changent de packaging, cependant les instances de contrôle Européen (E.F.S.A.) veillent et dénoncent ces pratiques plus ou moins mensongères puisqu’elles ne sont fondées sur aucune étude scientifique fiable corroborant leurs propos. Propos qui ne seraient en fait que des coups marketing.

Le sport et la récupération.

 

Autre idée préconçue, même si celle-ci est relayée par les marques elles-mêmes, ces boissons ne sont pas adaptées aux pratiques sportives. Il ne faut pas confondre les boissons « énergisantes » avec les boissons « énergétiques » ou dites « boissons de leffort », ce sont deux produits totalement différents.

Ces dernières, sont correctement proportionnées aux nécessités spécifiques nutritionnelles des sportifs. Leurs ingrédients sont élaborés pour fournir des effets qui vont perdurer tout au long de la compétition mais également lors de la phase de récupération.

 

Une étude médicale réalisée par l’A.N.S.ES. en septembre 2013 démontre que les composants et les doses dans les boissons dites « énergisantes » ont des effets pour le moins contre-productif pour les athlètes.

         - Déshydratation par l’effet diurétique.

         - Accélération du transit intestinal, voire diarrhées par les effets sur le système gastrique.

         - Troubles cardiaques, dus aux effets des produits actifs (caféine, ginseng, vitamines…), notamment à cause de leurs dosages.

         - Troubles de la thermorégulation, dérèglement de l’adaptation à la chaleur.

         - Troubles du sommeil.

 

Paradoxe, l’activité sportive amplifie ces effets indésirables par la création d’hormones dont l’adrénaline. L’association de ces hormones et des composants de ces breuvages, place le sportif dans une position élevée de risque de blessure.

 

Pour information, les mêmes instances sanitaires préconisent l’abstention de ces boissons « énergisantes » au moins 2 heures avant une activité sportive.

 

Et avec l’alcool ?

 

L’une des tendances de consommation, surtout chez les jeunes adultes, est la prise jumelée avec l’alcool, reconnue d’ailleurs comme un cocktail très dangereux. Et pour cause la taurine et la caféine vont masquer l’effet de l’alcool. Le consommateur se pensant en contrôle, risque d’augmenter sa consommation et ne ressentira le taux d’alcoolémie que bien plus tard.

C’est pourquoi les autorités préconisent de ne jamais consommer ces mélanges.

Et les personnes à risques ?

 

Autre prescription, elles ne doivent pas être consommées par des personnes « dites à risques », comme les femmes enceintes et/ou qui allaitent, les enfants, les adolescents, et les personnes ayant des troubles cardio-vasculaire, hépatique, neurologique ou rénal.

 

Le risque de tentative de suicide, d’après une récente étude, serait plus élevé chez les consommateurs « d’énergisants ».

 

Pour information l’Angleterre et la Norvège, sont en phase de réflexion pour interdire la vente et la consommation aux enfants de moins de 16 ans. Selon le gouvernement anglais, cette initiative serait « d’améliorer leur santé physique et mentale » et de lutter contre l’obésité de la jeune population. La Suède et la Lituanie ont déjà passé le cap et limitent l'âge de la consommation au plus de 15 ans.

Pendant ce temps en FRANCE les seules réglementations sont l’interdiction de vente dans les établissements scolaires et l’apposition des mentions obligatoires « teneur élevée en caféine, déconseillé aux enfants et aux femmes enceintes ou qui allaitent » sur les étiquettes.

Dès leur apparition sur le marché mondial en 1996, ces boissons sont interdites sur notre territoire, ce n’est qu’en 2008 qu’elles sont autorisées dans nos rayons. Depuis, leurs présences alimentent de nombreuses polémiques et d’idées reçues.

Des études scientifiques sont venues démontrer leurs impacts sur l’homme au cours divers environnement : sport, fêtes-alcool, travail, études….

Les pouvoirs publics n’ont pour l’instant pas réellement pris de disposition vis à vis de ces produits, contrairement à d’autres pays européens.

Certaines fédérations sportives (le triathlon, par exemple depuis 2018), ont communiqué sur les risques liés à la consommation des « boissons énergisantes ».

Les fabricants eux-mêmes préconisent une consommation modérée.

 

Qu’importe les débats, qu’on soit adepte ou pas de ces boissons, le principe de précaution s’impose.

 

 

 

La team Performsport.re